Évacuation sanitaire : trois clés pour comprendre le métier d’infirmière-convoyeuse de l’air

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L’escadrille aérosanitaire 6/560 « Étampes » du Service de santé des armées a été récompensée par la médaille de l’Aéronautique pour son engagement essentiel. Basée à Villacoublay, cette escadrille, composée principalement d’infirmières convoyeuses de l’air, est spécialisée dans le transport médical d’urgence par voie aérienne (évacuation sanitaire), notamment dans le cadre d’opérations militaires (comme en Afghanistan ou au Sahel). Ce métier complexe et vital repose sur trois caractéristiques fondamentales.

Le lien entre l’équipe médicale et le Commandant de bord

L’infirmière-convoyeuse de l’air se distingue par sa double appartenance : elle est à la fois membre du personnel médical et actrice des opérations aériennes. Son rôle est de garantir la stabilité médicale des blessés pendant le vol vers la France.

  • Rôle de coordination : Les infirmières-convoyeuses assurent la liaison entre la logistique médicale (médecins, infirmiers anesthésistes, réanimateurs) et la logistique aérienne (Commandant de bord, mécaniciens). Elles sont le point de contact privilégié pour concilier ces deux univers.
  • Sécurité et soins : En cas d’urgence ou de panne à bord, elles sont les premières prévenues par le Commandant de bord pour relayer et appliquer les mesures de sécurité auprès de l’équipe médicale et des patients. En dehors de ces situations, elles pratiquent les soins infirmiers classiques et assurent la prise en charge des patients.

La gestion d’un afflux massif de blessés graves

Les missions d’évacuation sanitaire (EVASAN) sont souvent réalisées dans le cadre du dispositif MORPHEE (Module de réanimation pour patients à haute élongation d’évacuation), installé à bord de l’Airbus A330 MRTT.

  • Dispositif MORPHEE : Cet aéronef de transport est capable d’accueillir entre 6 et 16 patients simultanément.
  • Modules de soins : Les patients sont installés sur deux types de modules, répondant aux normes de navigabilité et de sécurité aérienne :
    • ICM (Intensive Care Module) : Conçu pour accueillir un patient grave nécessitant des soins intensifs (réanimation).
    • LCM (Light Care Module) : Assure le transport de deux patients allongés aux blessures moins graves.
  • Équipement : Chaque module dispose de tout l’équipement biomédical (branchements d’oxygène, luminaires, plan de travail) nécessaire pour maintenir le patient dans l’état le plus stable possible.

L’intégration dans une équipe médicale ultra-réactive

Le déclenchement d’une mission MORPHEE exige une mobilisation très rapide du personnel et du matériel, orchestrée par l’EMO Santé (État-major opérationnel).

  • Composition de l’équipe : L’équipe médicale mobilisée compte au minimum 11 personnels, incluant des médecins anesthésistes-réanimateurs, des médecins qualifiés aéronautique, des infirmiers anesthésistes et deux infirmiers-convoyeurs.
  • Délai d’alerte : Le délai nominal d’alerte pour une mission MORPHEE est fixé à 72 heures, mais il peut être raccourci selon l’urgence. Dès l’alerte, le personnel de santé rejoint la base aérienne d’Istres, et le matériel est acheminé depuis Marseille.
  • Préparation du vol : Les équipes médicales disposent d’environ six heures avant le décollage pour préparer le vol : briefing du directeur médical, coordination, installation des modules par les mécaniciens de l’armée de l’Air et de l’Espace selon la configuration requise, et briefing final du Commandant de bord. Cette préparation minutieuse ne laisse aucune place à l’improvisation. Les convoyeurs de l’air suivent un entraînement spécifique tous les trois ans pour garantir leur aptitude opérationnelle.

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