Le Conseil national de l’Ordre des infirmiers a salué l’adoption définitive, en date du 19 juin 2025 au Sénat, de la proposition de loi relative à la profession infirmière. Ce texte, qui avait déjà été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale, représente une avancée législative majeure et marque une étape historique dans la reconnaissance des missions, des compétences et de l’autonomie des infirmières et infirmiers en France.
La présidente du Conseil national de l’Ordre, Sylvaine Mazière-Tauran, a qualifié cette loi de « tournant décisif » affirmant « la compétence, la responsabilité et la capacité d’agir des infirmières et des infirmiers, au plus près des besoins de la population. »
Une reconnaissance forte des compétences infirmières
Fruit d’un long travail parlementaire transpartisan, cette réforme a pour objectif de moderniser le cadre légal de la profession pour l’adapter aux réalités du terrain et aux défis de l’accès aux soins. Le texte adopté renforce considérablement le rôle de l’infirmier dans l’organisation des soins, avec des avancées notables :
- Reconnaissance du diagnostic et de la consultation infirmière : Cette mesure légitime la capacité des infirmiers à conduire un raisonnement clinique autonome.
- Accès direct aux soins infirmiers : L’accès est désormais possible sur le rôle propre de l’infirmier, et, à titre expérimental, sur le rôle prescrit.
- Élargissement du droit de prescription des infirmiers.
- Intégration de l’orientation des patients dans les missions infirmières.
- Nouvelle définition du métier et reconnaissance des missions socles, indépendamment du lieu ou du mode d’exercice.
- Reconnaissance explicite de la science infirmière et de la pratique avancée, notamment pour les spécialités IADE, IBODE et IPDE (Infirmier anesthésiste diplômé d’État, Infirmier de bloc opératoire diplômé d’État et Infirmier puériculteur diplômé d’État).
Un levier majeur pour l’accès aux soins
Cette loi confirme que les infirmiers, au nombre de plus de 600 000 en France, sont des acteurs de premier recours essentiels. Ils sont désormais officiellement reconnus comme capables de répondre efficacement aux défis du vieillissement de la population et de la démographie médicale, réaffirmant leur rôle central dans le système de santé.
Le Conseil national de l’Ordre, tout en saluant cette reconnaissance politique et législative, se mobilise désormais pour la phase de mise en œuvre. Il appelle les pouvoirs publics à assurer la publication rapide et conforme des décrets d’application afin que ces avancées bénéficient concrètement aux professionnels et, in fine, aux patients.